Cet affichage vient de ma méthode Enseigner l’anglais à partir d’albums.
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Ma réflexion :
Les rituels pratiqués dans le coin anglais permettent de revenir sur des structures langagières et du vocabulaire connus, tout en faisant vivre le coin anglais et en mettant les élèves en situation de réussite dans un cadre rassurant de prise de parole. Cette première période permet aussi de mettre en place le moment des rituels, géré par les élèves sous le regard bienveillant de l’enseignant, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment fluide pour le complexifier. En période 1, on peut toutefois déjà enrichir quelque peu les connaissances car les élèves sont réceptifs. Cela n’exclut pas la lecture de quelques albums, pour le plaisir, mais surtout pour exposer les élèves à la langue et leur donner le goût d’entendre ou de lire l’anglais.
Comme en Maternelle, les rituels en anglais visent essentiellement l’acquisition d’un lexique précis dans un espace d’autonomie. Pendant ce temps, les élèves répètent quotidiennement et automatisent des structures langagières et du vocabulaire sous forme de questions-réponses. La répétition fait partie de l’apprentissage d’une langue vivante et ici, elle se veut rassurante, surtout pour les petits parleurs qui oseront prendre la parole dans ce cadre sécurisant. Si on veut faire de ce moment une activité de langage, en situation de communication visant l’autonomie, le maître, qui guide les activités au début, va devoir s’effacer peu à peu pour laisser la parole à ses élèves.
Affichage des rituels The Méthode 3
Les rituels d’anglais, pourquoi, comment ?
Le mot rituel renvoie à la notion de rite comme coutume immuable. Les rituels en anglais sont d’abord utilisés dans le but de faire la transition entre la langue française et la classe d’anglais. Ce sont des rituels d’éducation. C’est une façon de préparer son cerveau à replonger dans la langue anglaise et à solliciter « les tiroirs » lexicaux correspondants. On peut utiliser un drapeau anglais affiché au tableau comme déclencheur de séance, un accessoire (une casquette, une veste) aux couleurs de l’Union Jack, une chanson très rapide, un instrument, etc …
Les rituels, ce sont aussi tous les rituels sociaux, comme les formules de politesse (saluer, demander des nouvelles, …). Au cycle 3, on peut instaurer une batterie de formules de politesse à utiliser pour demander à aller aux toilettes, pour demander de l’aide, se dire au revoir, à utiliser même en dehors du cours d’anglais. Ex : « May I go to the toilet, please ? », « Help me, please », « I understand / I don’t understand », « See you tomorrow/ See you later/ Have a nice week-end/ Enjoy your meal » …
Enfin, le mot rituel sous-entend la notion de passage vers un état nouveau. Les rituels sont donc évolutifs. Ils n’ont par conséquent rien à voir avec le mot « routine » : ensemble d’habitudes qui crée un climat d’apathie, une absence d’innovation. Et pourtant, c’est singulier, en anglais, le moment des rituels est appelé daily routine ! Je donnerai un exemple d’évolution des rituels de classe sur l’année car ceux-ci vont se complexifier et s’enrichir au fur et à mesure des apprentissages, pour éviter de devenir routiniers.
Ainsi, rituels d’enseignement visant l’autonomie, rituels d’apprentissage avec la répétition de savoirs ou de savoir-faire, rituels sociaux ou rituels d’éducation, ils permettent d’établir une situation de communication entre pairs, suivant les possibilités de chacun.
Dans Enseigner l’anglais à partir d’albums cycle 2 ou cycle 3, les rituels sont évolutifs et présentés dans des tableaux.
Il y a également un tableau évolutif dans The Méthode 3.
LES RITUELS DANS L’EMPLOI DU TEMPS
Les documents d’accompagnement précisent que les rituels font partie de la séance d’apprentissage. Le volume horaire de la langue vivante au cycle 3 étant de 1h30, et on demande des séances quotidiennes de 25mn environ. On peut donc difficilement prévoir des rituels de 15mn tous les jours, sinon, plus de temps pour les séances d’apprentissage. On choisit donc d’étaler les rituels : tels rituels le lundi, tels autres le mardi, etc … Pour les personnes à mi-temps, soit votre binôme accepte de faire les rituels les 2 autres jours, soit dans vos 2 séances hebdomadaires de 45 mn, vous démarrez par 10/15 mn de rituels. Il n’est pas judicieux de faire uniquement des séances de rituels car il faut de vraies séances d’apprentissage pour faire progresser les élèves ; même lorsque vous faites évoluer les rituels, comme c’est quelque chose de nouveau, il faut prévoir une séance d’apprentissage a minima pour la réinjecter ensuite dans vos rituels.
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COMMENT EVALUER LA PRISE DE PAROLE PENDANT LES RITUELS ?
Au collège, ce que l’on appelle le Question Time et les Wh questions font toujours partie des moments de rituels. Ils seront de plus en plus complexes, certes, mais si les élèves sont habitués, ils ne seront pas déstabilisés. Si au début on pratique les rituels en grand groupe pour habituer, rassurer et motiver les élèves à la prise de parole en langue vivante, il est nécessaire de savoir où ils en sont dans cet apprentissage et s’ils sont bien capables de communiquer de manière autonome[1]. On peut établir un tableau en notant le nom des élèves qui ont participé à tel ou tel rituel. On peut observer en continu et noter les réussites pour savoir si chacun est à l’aise comme meneur de tel ou tel rituel. Dans ma classe, pendant que chacun accomplit ses responsabilités devant le grand groupe, il m’arrive de rester avec deux élèves pour faire le point sur les questions et les réponses étudiées en anglais, tout en surveillant d’une oreille les responsables qui officient devant la classe. On revient ainsi parfois sur une prononciation hasardeuse ou quelques mots oubliés.
Enfin, on peut mener une activité de Question box qui réunit toutes les questions des rituels de la période sous forme d’étiquettes dans une grande boîte. Chacun dispose d’une étiquette avec une question. En croisant un de ses camarades, l’élève pose la question, l’autre lui répond ; puis, on inverse les rôles. Enfin, les 2 élèves échangent leur étiquette car ils vont reprendre leur promenade dans la classe mais ils poseront une autre question, et ainsi de suite. On termine par un moment de synthèse où chacun note ses difficultés afin de les retravailler avec l’enseignant si nécessaire. Suivant l’objectif que l’on s’est donné, on choisira le jeu de questions avec images et sans écrit (pour la compétence REAGIR ET DILAOGUER qui permet de voir si on sait poser la bonne question et y répondre) ou le jeu avec écrit (pour la compétence LIRE), une fois l’oral bien maîtrisé. On pourra terminer la période par une activité d’écriture (compétence ECRIRE) afin de retrouver/recopier/remettre dans l’ordre les questions-réponses étudiées.
Sylvie Hanot, PEMF, Cafipemf généraliste et LVE